Rarement année aura été aussi chargée que 2008 pour la formation anversoise. Bien sûr, il y a eu la sortie de Vantage point, cinquième disque de dEUS. Sa tournée belge des clubs, un Werchter en tête d’affiche, le tout intégré dans une tournée européenne d’une centaine de dates qui s’achèvera ce jeudi, dans l’arène de Forest-National. Occasion de faire le point avec Tom Barman, joint par téléphone, quelques heures avant de monter sur la scène de l’Atelier, à Luxembourg.
À quoi peut-on s’attendre à Forest-National ? C’est un nouveau set ?
Absolument. C’est toujours un peu la même chose parce qu’en début de tournée, tu joues presque l’entièreté du nouvel album avec une sélection d’anciens titres. Ensuite, tu vois ce qui marche, ce qui ne marche pas et une sélection s’opère. C’est clair que le public réagit plus à « Instant street » qu’à « The architect ». C’est quelque chose de normal.
Ce qui veut dire que les morceaux les plus forts, populaires ou emblématiques sont ceux écrits au début de sa carrière ?
Je ne pense pas. Il faut un peu de temps aussi pour qu’un morceau s’installe. Je pense qu’un groupe perd sa naïveté au cours de sa carrière, pas son inspiration. C’est un cliché mais c’est la vérité.
« Vantage point » a un peu moins marché, un peu moins convaincu. Dans quelle mesure avez-vous été affecté ?
J’ai pris ça comme un signal qu’il faut prendre avec classe. Et en tirer les enseignements. Est-ce que tu imposes ce que tu souhaites ? Est-ce que tu proposes quelque chose avec laquelle tu penses convaincre ? Cette dernière option est dangereuse.
Pendant toute la tournée, j’ai pris beaucoup de temps à parler avec les gens, c’est instructif et intéressant.
La fin de l’année, c’est aussi la période des bilans et des perspectives. Quid de 2009 ?
L’idée est d’enregistrer et de jouer. Il y a des territoires où nous ne sommes encore jamais allés. Nous commençons aussi à jouer de nouveaux morceaux sur scène. Ce que nous n’avions plus fait parce que nous avions peur que la chanson se retrouve sur le Net. Aujourd’hui, on s’en fout. Tu ne peux plus lutter… C’est marrant parce qu’on a joué un nouveau morceau à Copenhague et le lendemain, il était sur un site japonais. Aujourd’hui, quand nous sommes satisfaits d’un morceau, on le joue.
Qu’avez-vous pris comme livres, disques ou films lors de cette tournée ?
Je prends des films de chez moi, je viens de voir Syriana, que j’ai adoré. Je n’ai pas lu énormément mais j’ai toujours un Moravia avec moi. Cette fois-ci, c’est Le mépris. J’ai aussi le nouveau Philip Roth et un ouvrage intitulé The rest is noise et qui évoque, de façon accessible, la musique d’avant-garde du XXe siècle. Nous avons acheté un ghettoblaster spécial iPod pour les fêtes après les concerts.
Vous êtes toujours les rois de la fête?
On adore ça, c’est important. La journée, tu visites un peu la ville, tu fais ton soundcheck, tu joues et ensuite, tu te lâches. On s’amuse vraiment bien. En fait, on fait des disques pour partir en tournée et des tournées pour faire la fête. Probablement même si c’est un peu plus compliqué parce que c’est d’abord une histoire de musique.
Quelle est la dernière chose que vous faites avant de monter sur scène ?
J’allume une cigarette. Mon seul rituel est de mettre une chemise propre vingt minutes avant le concert.
PHILIPPE MANCHE pour LeSoir.be
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